La boutique des épiciers est parfumée par la senteur de la cannelle, du poivre, du gingembre, de la cardamome, mais encore du safran, du cubèbe, de la girofle, de la noix de muscade…
Les épiciers vendent dans leurs étals les principales épices et aromates utilisés au Moyen âge. Les épices sont des denrées exceptionnelles à cette époque : leurs origines lointaines en font des produits très chers et elles occupent ainsi une place de grande importance dans la gastronomie médiévale. Elles s’emploient dans de nombreux domaines ordinaires comme dans la cuisine pour assaisonner mais aussi colorer les plats. La médecine grâce à certaines de leurs vertus et la teinturerie grâce à leurs propriétés colorantes. Cependant, elles trouvent aussi leur place dans des domaines plus étonnants tels que l’embaumement des morts, où elles sont employées pour leur parfum et leur propriété de conservation. Enfin, les épices font parfois office de monnaie pour le paiement des impôts ou des juges en raison de leur prix élevé.
Leur provenance est très variée, mais les épices viennent surtout d’Asie et d’Afrique. L’Inde, mais aussi la Chine et les îles de l’Océan Indien sont des grands cultivateurs d’épices. Etant des pays lointains, de nombreux mythes se sont créés en Europe autour des épices. En effet, les gens ignoraient leur provenance exacte et fabulaient donc sur leur culture et leur cueillette.
Les épices sont des denrées spéciales en raison de leur prix ; celui-ci varie suivant l’époque, l’épice et sa disponibilité sur le marché. Mais la plupart de celles-ci sont considérées comme un produit de luxe durant le Moyen-âge. Grâce à divers documents de comptabilité, nous savons qu’une livre de safran atteint parfois 120 fois le prix d’une livre d’orge, céréale quotidienne ou à celui d’un porc bien gras. Mais les épiciers vendent d’autres épices beaucoup moins chères, ces dernières étant donc accessibles pour des personnes plus modestes.